La F.O.L Ardèche s’associe au Théâtre de Privas et propose le 25 novembre une conférence avec Robert Coudert, ancien instituteur ardéchois, ancien directeur d’école normale, à 14 h au Théâtre de Privas.
Je me suis tellement habitué à Aimé Césaire qu’il est devenu pour moi, une sorte de père spirituel, que je l’ai incorporé à ma propre famille de pensée. Son oeuvre théâtrale, en nous appuyant sur une « tempête » véhicule autant que l’oeuvre poétique, le projet d’Aimé Césaire qui est de dénoncer l’inacceptable. Les origines historiques et spatiales de « La Tempête » de Shakespeare et de la pièce « Une Tempête » d’Aimé Césaire nous renvoient à des récits d’échouage.
Pour « La Tempête » de Shakespeare le drame survient au moment où les bateaux des conquérants européens sillonnaient les mers du XVème au XVIIème siècle pour installer la colonisation dans des terres lointaines. Pour ce qui est d’« Une Tempête », on ne peut pas s’empêcher d’évoquer le naufrage d’un navire de négrier en 1830 près de l’Anse Caffard à la Martinique où se trouve le mémorial cher à Aimé Césaire, rappelant que sur 300 esclaves enchaînés, 88 seulement eurent la vie sauve… « La Tempête » a une portée artistique évidente. La pièce d’Aimé Césaire offre des pistes nouvelles de réflexion sur la Traite des Noirs. Aimé Césaire s’est attaché à démystifier le merveilleux Shakespearien pour mieux faire surgir le chant de la liberté, donc briser en partie le « charme », l’illusion qui enveloppe « La Tempête de 1611 ». On est chez Césaire, dans le vrai tragique : question de vie et de mort ! … Pour clore les deux Tempêtes, tout en prenant le risque condamnable d’extraire des phrases de leur contexte du moment, je souhaiterais juste citer Miranda s’exprimant chez Shakespeare : « que c’est belle chose l’humanité ! » et chez Césaire : « que le monde est méchant ! ». Robert Coudert.
Informations et réservation :
Luz Pittaluga // culture@folardeche.fr // 04 75 20 27 08
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