Exposition Féminin pluriel
Exposition collective de femmes artistes avec : Anne-Marie Redt, Anne Poupard, Louisa Rampon et Marianne Vallet.
Du 29 janvier au 15 mars 2018 – Espace Envol Son visage semble émerger de la gangue des cheveux,
Lisse, pur, sans traits, sans détails, comme l’archétype de toute femme,
Epurée, comme La muse endormie de Brancusi…
A quoi la perçoit-on femme ?
A la pureté, la grâce ?
A la patiente détermination de justesse ?
A ce regard intérieur qui la fait avancer ?
Elle avance, parmi les bleus intenses percés d’un trait de rouge,
Comme un trait de sang éclabousse la mer,
Comme un trait de vie gifle le ciel…
Elle avance parmi les gris striés de noir
des lianes empêcheuses,
Parmi les lagunes qui enlisent…
Elle avance dans la forêt des signes noirs
Où s’écrivent les tragédies
Et où s’inventent les renaissances,
Avec la force magique de l’espoir… Cette exposition rassemble quatre artistes femmes,
Louisa Rampon, Anne-Marie Redt, Marianne Vallet et Anne Poupard,
dans une inspiration épurée et pleine de force, pleine de vie,
en hommage à toutes les femmes qui luttent de par le monde pour que les droits
des femmes soient reconnus, à l’égal de ceux des hommes.
Annie Sorrel
Femme, ma vision du monde se décline forcément au féminin, il en va ainsi depuis ma naissance dans le regard des autres… pour autant, je ne me pense pas femme mais humaine. Lorsque je peins je pourrais aussi bien être un homme, une entité sans genre, une ombre, un souffle, un élan vital.
Pour moi, peindre est une opération de l’âme, une spirale sans fin pour tenter de faire entrer en moi les vibrations du monde. Ma démarche est avant tout une improvisation sur des thèmes qui me saisissent momentanément et me conduisent sur des chemins hasardeux et des terres inconnues.
Je conçois la peinture comme une écriture à saisir au vol, un message à décrypter, à l’instar de ces nuages qui traversent le ciel sans savoir qu’ils évoquent des formes aléatoires reconnaissables le temps d’une émotion furtive, qui vont de métamorphoses en métamorphoses puis disparaissent en s’effilochant.
Je recherche l’inconnaissable mystérieux, l’invisible, les frontières improbables entre sensation et conception.
C’est ainsi que se constituent mes grammaires, mes signes, mes respirations.
Anne-Marie Redt
Je peins !
Une évidence, une nécessité, une passion, du bonheur…?
En prenant le pinceau je peux dire sans les mots, ce que je ressens.
En peignant, j’ai appris à regarder les choses de façon bien différente.
Et c’est peut-être cette différence qui me pousse à peindre,
Et ensuite à toujours chercher encore et encore
Comment rendre perceptible
Toutes ces différences, ces nuances, ces découvertes…
Qui m’entraînent vers tous les possibles.
L’impression que la voie est infinie.
Et aussi, parfois,
Le bonheur d’avoir trouvé quelque chose qui paraît juste.
Mon travail a le plus souvent un lien avec la nature.
Je choisis un thème que j’approfondis assez longuement.
Je ne cherche pas à reproduire ce que je vois, mais
J’essaie de trouver quels sont, pour moi,
La signification, le ressenti, l’émotion, et la représentation possible.
J’avance en tâtonnements successifs.
Parfois, mes toiles sont assez épurées, parfois saturées.
Pour m’aider j’utilise souvent des techniques mixtes :
Acrylique, encre, fusain, pastel, collage, et ajouts de matières diverses.
Mais j’aime qu’il reste dans mon travail
Une part de non-dit, d’inachevé, un espace de liberté ;
Peut-être pour me garder, me protéger, me cacher,
Mais surtout, chacun étant unique,
J’aime penser
Que si un autre regard s’arrête sur mon tableau,
Il puisse y trouver sa place, suivre son propre chemin, écrire sa propre histoire.
Et que dans cet échange
Il y ait un vrai contact une véritable rencontre.
Marianne Vallet
Cultiver « une connaissance intuitive du monde » « La vie n’est rien d’autre que ce cycle à travers lequel chaque être se mélange au monde par le souffle, Emanuele Coccia, France culture, émission Paso Doble. Mes premières œuvres semblent vouloir saisir ce souffle, cet échange qui anime les êtres vivants, échange avec un corps différent, puis échange au sein de son propre corps, vibration profonde. Allégorie en somme du vivant. Ma recherche peu à peu interroge ce postulat « l’homme est une partie intégrante de la nature ».
Les formes qui émergent de mon travail sont épurées, transformées, dressées : ne laisser que l’essentiel, juste ce rapport à notre héritage, juste une tension de ligne incarnée dans le métal.
Face aux interrogations que suscite en moi l’Homme, l’animal, le végétal, le minéral, le divin, le vivant, mes sculptures se font figuration libre de notre monde, jouent à semer le trouble. Invitation à prendre la liberté d’aller par-delà repères et conventions, chercher l’Essentiel là où il se trouve : au cœur de l’Homme… au cœur de nous-mêmes ! Ma démarche questionne la figure humaine dans sa complexité, dans son rapport au réel et à son histoire. Mon geste est guidé par cette quête de l’équilibre, il interroge fragilité et puissance, accueille l’humilité comme voie vers la dignité. Louisa Rampon Je privilégie l’abstraction, source de liberté gestuelle et plus sujette aux symboles, et les techniques comme le collage, la gravure expérimentale, les encres. Je travaille particulièrement la calligraphie et le graphisme. Dans tous les alphabets de la planète Il y a quelque chose de mystérieux, de magique et ces signes complexes servent à exprimer la pensée, l’intention… Dans la calligraphie, il y a la recherche, de la beauté, de l’harmonie et de la perfection. Dans le registre de l’intime, mes petits formats, précieux, proches de l’enluminure, je mêle les papiers peints et la force poétique des images glanées dans les magazines. Je fabrique aussi des livres uniques, livres d’artistes, magnifiant les textes de poètes amis, ou bien mes propres textes. Mes grands Kakémonos issus de la culture japonaise, que j’apprécie tout particulièrement, me permettent de montrer en grand ce que je fais en tout petit. Les écritures primitives activent mon imagination et sont pour moi une source intarissable d’inspiration, et je mêle encres et signes primitifs dans une danse graphique. Anne Poupard
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