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Exposition – Carla Kleekamp et Etta Boerkoel

Dernière mise à jour : 21 août 2020


Exposition de gravures et de peintures Vernissage mardi 28 juin à 18h30

Espace Envol – Privas – 8h>18h en continu – entrée libre – exposition du 28/06 au 31/08

Etta Boerkoel vit et travaille aux Pays-Bas. Dans son studio, elle crée des livres d’artistes, des leporellos, des gravures, et des séries. Elle s’appuie sur des techniques d’impression traditionnelle qu’elle associe à des techniques plus modernes comme des imprimantes jet d’encre et des appareils photos numériques. « J’aime que mes œuvres ne soient pas seulement des surprises pour les autres, mais aussi pour moi. Elles portent toutes leur propre histoire. Les techniques que j’utilise me poussent au minimalisme parfois jusqu’au simple noir et blanc. »

Carla Kleekamp vit et travaille en Hollande et en Ardèche. « Mon oeuvre est surtout composée de gravures, de collages, d’aquarelles et de dessins. La plupart des thèmes de mon œuvre concernent l’incessante domination et exploitation de la nature par l’Homme. Pour mes gravures, aussi bien que pour mes dessins, la ligne pure reste le plus important moyen d’expression. Les leçons d’un professeur chinois, Lai Fung, et une bourse pour un voyage au Japon m’ont beaucoup stimulée. »


Des gouttes de temps Dans cet espace Envol ;  sous ce bouclier de verre, Carla Kleekamp et Etta Boerkoel allient magnifiquement la contemplation et les envolées lyriques. De leurs solitudes initiales, elles nous invitent à nous agréger à leur dessein d’orner et de troubler. Toutes deux s’insinuent patiemment et lentement dans notre monde. Elles y trouvent un refuge dans leurs jardins secrets pour mieux recevoir une attention à la réalité en défiant la rouille des idées. Conscientes au plus haut point des fragilités, elles instillent de palpitantes vibrations pour mieux dissimuler leurs parcours intimes. Leurs œuvres sont des murmures d’émotion. Les promenades qu’elles suggèrent, sur la pointe des pieds, laissent de vraies traces, une grande sensibilité à fleur de peau immergée dans une vie apparemment simple mais qui les amène à se poser des questions essentielles. Avec des sillons d’ombres et de soleil qui, au lieu de cacher le monde, le révèlent. Comme l’écrit Philippe Jaccottet : « Je ne voudrais être rien d’autre qu’un homme qui arrose son jardin et qui, attentif à ces travaux simples, laisse pénétrer en lui le monde qu’il n’habitera pas longtemps ». Des histoires simples, une évaluation sans prétention des choses. Vivre pour autrui, c’est véritablement vivre pour soi-même. En alliant la confidentialité aux défrichages enthousiastes de nouveaux horizons, elles font surgir une beauté inventive qui échappe à la raison et qui creuse profond à la manière des racines des pivoines, cachées sous la terre, sans lesquelles les fleurs ne peuvent prendre leur envol, comme les rêves et les pensées qui serpentent l’obscurité et nous aident à respirer. Va-et-vient entre l’individu et le collectif, comme ces grands arbres, ces marronniers qui nous observent ;  si différents à leur base mais qui mêlent leurs frondaisons dans les hauteurs. Des images dont le cœur se déplace et s’éloigne sans cesse pour nous amener le réveil. Comment ne pas être étonnés par l’extrême délicatesse de ces deux artistes qui puisent dans le mystère et le silence pour mettre en lumière des gouttes de temps  dans un été où tout devrait avoir la couleur de l’espérance ?



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